Espace A - Substitution du regard humain   vision générale   C - Le son subjectif
 
B - Le hors champ dans une caméra subjective

Le regard humain, du fait de ces qualités, peut englober un espace d'un simple geste de la tête ou un mouvement d'œil. Ainsi, la caméra subjective comme substitue du regard humain doit-elle englober un espace et ainsi anéantir le hors-champ ?

1 - Le regard englobant.
Cette notion fait, en quelque sorte, abstraction d'un hors-champ. La caméra se substitue aux regards d'un personnage, et l'inscrit dans un espace. Le début du film Quelque part dans la nuit de J.L Mankiewicz raconte l'histoire de George (J.Hodiak), un amnésique qui se réveille dans un hôpital. Ce début de film est traité à travers un caméra subjective : le spectateur perçoit l'espace à travers les yeux de George (dont nous avons ses pensées en voix intérieur), l'espace non montré (ou dissimulés) est un espace non perceptible par le regard et par le spectateur. Cet espace dissimulé ne constitue pas, à proprement parlé, un hors-champ dans la mesure où l'espace peut-être à tout moment balayé par le regard du personnage. La constitution d'un hors champ, à travers la caméra subjective, se fait pas à travers l'œil du personnage mais à travers le réalisateur qui choisit quelle espace doit être dissimulé au personnage et donc au spectateur.

2 - Le regard centrifuge ou mental.
La caméra subjective comme caméra mentale s'affranchit des caractéristiques scientifiques du regard. Utilisé notamment pour montrer la perception mentale d'un espace par un personnage. Dans le TP sur la profondeur de champ, nous avons utilisé ce procédé pour montrer la montée de l'angoisse du personnage dans la file d'attente. Pour montrer ce crescendo de l'angoisse nous avons monté des plans de mains ou de pieds de personnages avec des cadres de plus en plus serré.
De ce fait, nous avons l'impression que le personnage focalise son regard sur des endroits très précis et ainsi génère son propre stress. Dans L'ombre des jeunes filles en fleur de M.Proust, le narrateur subjugué par une femme dans un wagon de train, la perçoit de plus en plus isolé du monde, la faisant grossir dans son esprit : " Elle revint sur ses pas, je ne pouvais détacher mes yeux de son visage de plus en plus large… " (Edition Bibliothèque de la pléiade, page 657).

 

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